Shanmukhi Mudrâ

Traduction :

Shanmukhi, de षण्मुख (ṣaṇmukha), ayant six bouches ou six visages. Le terme est composé de deux mots sanskrits - « shat » ( ṣaṭ six षट्) et « mukhi » (मूकी bouches ou portes mūkī; मुख bouche mukha). Ainsi, le nom complet signifie le « mudra à six portes ». Les six portes font référence aux deux yeux, aux deux oreilles, au nez et à la bouche. Le but du Shanmukhi Mudrâ est de fermer les cinq sens afin que l'esprit puisse maintenir une concentration intérieure dans l'état de pratyahara (retrait des sens) et se préparer à la méditation.

Synonymes : Shanmukhi ou Yoni योनि Mudrâ, « La fermeture des six portes », « Le geste complet ».

Présentation :

C'est une technique de retrait des sens, les coudes sont relevés, les épaules bien en arrière, et l'on applique le geste suivant :

on bouche les oreilles avec les pouces,
on bouche les yeux avec les index sur les paupières,
on bouche le nez avec les majeurs,
on enserre la bouche avec les annulaires et les auriculaires.

Prendre impérativement Khechari Mudrâ et Mulâ Bandha constament tout le long de la pratique .

Il faut se concentrer sur la lumière et le son, en prenant Maddya Drishti dans la vision intérieure. Le souffle est le lien, le fil conducteur dans cette pratique plus encore. Il est proposé ici un travail sur les trois noeuds (Granthi), soit les trois chakras de la base du coeur et du front. Dans cette technique il convient alternativement d'ouvrir et de fermer les narines en écartant légèrement les majeurs, afin de laisser entrer et sortir le souffle mais aussi en refermant les narines avec ces même majeurs afin de retenir le souffle. La difficulté du geste est de garder pendant le controle du souffle toute sa cohérence, pour ce faire il ne faut jamais perdre le contact des majeurs avec les narines.

Laisser sortir le souffle en expirant par les narines, et visualiser l'air qui descend jusqu'à la base, boucher les narines, faire une pause à vide et voir l'énergie évoluer à l'intérieur de la base comme en faisant trois boucles d'avant en arrière et de haut en bas. Sur chaque boucle, stimuler le centre en exerçant Ashvini Mudrâ en même temps que l'énonciation mentale du Bîja 'OM'. Par trois fois à chaque boucle, répéter l'exercice simultané de la visualisation, de la contraction et de l'énonciation au niveau de la base.

Puis laisser entrer le souffle en inspirant par les narines, et visualiser l'air qui monte jusqu'au coeur, boucher les narines, pause à demi plein, par trois fois, à nouveau exercer Ashvini Mudrâ, le Bîja 'Om', et la visualisation des boucles dans le coeur.

Puis laisser entrer le souffle en inspirant par les narines, et visualiser l'air qui monte jusqu'au front, boucher les narines, pause à plein, par trois fois, à nouveau exercer Ashvini Mudrâ et la visualisation des boucles dans le front.

Puis laisser sortir le souffle en expirant par les narines, et visualiser l'air qui descend jusqu'au coeur, boucher les narines, pause à demi vide, par trois fois, à nouveau exercer Ashvini Mudrâ et la visualisation des boucles dans le coeur.

Puis laisser sortir le souffle en expirant par les narines, et visualiser l'air qui descend jusqu'à la base, boucher les narines, pause à vide, par trois fois, à nouveau exercer Ashvini Mudrâ et la visualisation des boucles dans la base.

Procéder ainsi de suite, sans précipitation, bien suivre du trajet du souffle, du compte de chaque boucle sur les contractions. Enfin dès que possible passer à 4 puis à 5 et plus dans l'augmentation du nombre de boucles et de contractions effectuées, de manière égale dans chaque centre. Allonger le souffle le plus possible dans les demi-souffles, sans se presser, en ressentant la vibration et la lumière ainsi que la concentration de l'énergie dans la colonne.

Si la pratique est exercée correctement, elle doit s'accompager de chaleur et de vibration intense, elle doit également s'accompagner d'une élévation du son et de la lumière. Il est normal d'être au début de cette pratique mal à l'aise ou en état rapide de suffocation, il est même possible d'être éjecté de la pratique, dans ce cas, il faut simplement reprendre son souffle et sa concentration, puis recommencer depuis le début, sans chercher à accélerer la pratique, ou le compte des boucles, ne jamais faire moins de trois boucles dans chaque centre.

L'aisance se trouvera dans l'espace intérieur, qu'il faut chercher à ouvrir par une mutation de l'énergie, et non par quelques artifices ou tricherie en respirant par la bouche par exemple.

Auteurs :

photo : Michel Chauvet
commentaires : Michel Chauvet
composition : Michel Chauvet

Liens :

Yoga Nîmes le site de l'école de Michel Chauvet

Tantra.fr le site de référence sur le Tantra en langue française

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