Kurmâsana

Traduction :

La posture de la tortue : Kurma désigne l'animal tortue.

Introduction :

Il existe principalement deux variantes, la petite tortue plus accessible, et la grande tortue plus difficile. Cette posture stimule plus particulièrement le centre de la base (Mûlâdhâra Chakra)

La petite tortue :

Pour commencer il faut être assis(e) les jambes légèrement repliées devant soi, avec surtout la plante des pieds venant l'une contre l'autre. Puis sur une expiration il faut passer une main par dessous le mollet, et puis l'autre de la même manière afin de venir se saisir des pieds avec les mains. Le bassin doit bien basculer vers l'avant, aidé en cela par les bras qui peuvent tirer légèrement vers l'avant. Il faut ajuster le bassin afin qu'il ne soit ni trop loin des pieds, ni trop près. Enfin toujours sur une expiration, il faut chercher à poser le front sur les pieds, le visage pouvant même venir dans le creux formé par l'espace laissé libre entre les deux plantes de pieds. Il n'est pas nécessaire de pouvoir toucher du premier coup le front avec les pieds, il s'agit surtout de rentrer dans l'archétype et voir au fur et à mesure du temps, toujours au profit d'une expiration, si l'on ne peut pas descendre encore un peu.

De fait, la principale exigence dans cette pratique est de pouvoir s'y maintenir dans une parfaite immobilité, notamment celle des mains et des pieds. Si l'immobilité est maintenue de manière parfaite, et seulement encore pendant au moins deux à trois minutes, alors l'archétype va commencer à prodiguer une énergie d'apaisement et de calme, qui entraînera à ce moment là, une immobilité spontanée, tout à fait interressante à repérer en soi, en étant cette fois-ci complètement spectateur. Néanmoins pour que cette efficience de la posture puisse se révèler, il faut absolument rester dans l'immobilité des mains, des pieds, du bassin, de la tête et plus généralement du corps tout entier de la façon la plus stricte, sans aucun ajustement ni micro mouvement quelqu'il soit, et ce au moins pendant trois minutes.

Cette exigence d'immobilité se trouve facilitée par une concentration totale sur le souffle et sur certains gestes. Dans cette posture, associée très étroitement au centre de la base, il faut avoir les yeux fermés qui fixent le bout du nez (Nasagra Drishti) de façon à percevoir la profondeur intérieure et descendre comme au fond de soi, à la base. Bien que les yeux soient fermés, la convergence doit être exercée fortement, comme si l'on voulait fixer constamment le regard sur le bout du nez. Ce dernier geste constitue d'ailleurs l'une des plus grandes difficultés de cette posture. Le geste de la langue peut être soit Jivâ Bandha ou encore mieux Khéchari Mudrà.

Concernat le souffle, il faut prendre la respiration carrée qui égalise tous les temps du souffle, comme un carré dont tous les côtés se trouvent tous égaux (symbole de la terre et tattva associé à ce centre). Il s'agit du rythme du souffle appelé Samavritti. Il est bon de commencer la concentration sur le souffle par un compte mental de 4, toujours sans se presser. Mais ce n'est pas tout, en effet uniquement sur les phases de rétention à vide et à plein et non pas pendant les phases dynamiques d'inspir et expir, il faut sur chaque compte, stimuler fortement le centre de la base par le geste dit de la jument (Ashvini Mudrâ) qui consiste à contracter puissamment les sphincters internes de l'anus et à les relàcher. Le relâchement de la racine, n'est de mise que par rapport à l'accentuation de la contraction, de fait, la base doit toujours être tenue, et jamais vraiment relâchée, surtout pendant les phases de l'inspiration et de l'expiration. Il faut dire plutôt que la contraction s'avère constante, avec une stimulation répétée dans les tenues à plein et à vide.

La concentration appropriée est celle-ci :

1- Expiration, tenue de la base, compte de 1 jusqu'à 4.
2- Tenue à vide, compte 1 = contraction puissante, compte 2 = contraction puissante et ainsi de suite jusqu'à 4.
3- Inspiration tenue de la base, compte de 1 jusqu'à 4.
4- Tenue à plein, compte 1= contraction puissante, compte 2=contraction puissante et ainsi de suite jusqu'à 4.

Enfin dès que l'on se sent à l'aise, il faut augmenter le compte, passer à 5 aussi bien à l'inspir, qu'en tenue à plein, et aussi bien à l'expir qu'en tenue à vide, le compte étant toujours égal sur les quatre phases du souffle. Normalement après quelques séances de cette pratique, un compte de 10 doit normalement être atteint sans grande difficulté. Au bout d'uin moment de pratique après avoir bien réglé le souffle, Il est préférable de substituer le compte numérique par le mantra à Ganesh, répété un certain nombre de fois de manière égale :
Om Shri Ganeshaya Namah Om Gang Ganapataye Namah. Pratiquer à ce moment là, le geste Ashvini Mudrâ sur chaque Om.

La grande tortue :

Dans cette version, il faut partir les jambes parallèles et légèrement repliées devant soi, puis passer un bras par dessous une jambe puis l'autre au niveau des genoux. Cette fois-ci par contre, les bras sont tendus perpendiculaires à l'axe du corps, les mains venant chercher l'appui au sol avec les doigts bien tendus. Toujours selon le même archétype, il faut bien basculer le bassin en avant, et porter le front au sol le plus loin possible devant soi.

Puis petit à petit, il faut descendre en allongeant les jambes presque complètement appuyées au sol ainsi que le front. contrairement à la phtoto, les mains sont ensuite tendues avec les paumes et les doigts bien appuyés au sol.

Cette version est beaucoup plus puissante car elle cherche à stimuler également la Shivani qui se trouve entre le sexe et l'anus, lieu de résidence de Kundalini Skakti. Sinon c'est exactement les mêmes concentrations et gestes que précédemment.

Variantes :

Astuces :

Penser à basculer tout d'abord le bassin vers l'avant, et ensuite de descendre progressivement vers le sol. Ne jamais forcer sur les lombaires, toujours descendre sur une expiration.

Bienfaits :

A l'image de la tortue qui porte avec elle sa maison, cette posture permet de se poser dans une maison subtile présente au centre de la racine. Si la posture fonctionne, au bout de deux à trois minutes, ellle devient confortable et permet de se poser dans cet espace protégé à la base de la colonne. .Le carré indique les quatres murs d'une pièce, l'immobilité fait ressentir la sécurité du lieu, et les gestes permettent de retrouver bien-être et repos. De la même manière que l'in rentre chez soi, après le travail, pour retrouver paix, repos et sérénité, la posture de la tortue permet de se poser en soi pour retrouver ces même énergies et de reprendre ainsi grande confiance en Soi.

Contre indications :

Cette posture est déconseillée aux personnes souffrant de lombalgie ou de pincements présents au niveau des disques lonmbaires. Pour des personnes ayant souffert de pincement ou encore d'une hernie discale., la posture doit être impérativement aménagée. Dans ces derniers cas , il est fortement déconseillé de tirer sur les lombaires mais de garder plutôt un dos droit légèremeent penché vers l'avant, et d'incliner franchement seulement la tête au niveau des cervicales pour tourner la face vers la base.

Auteurs :

Modèle : Marine Chauvet
Photo : Zaripov Andrei, Fizkes
Commentaires : Michel Chauvet
Composition : Michel Chauvet

Liens :

Yoga Nîmes le site de l'école de Michel Chauvet

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