Kapâla bhâti

Traduction :

Kapāla signifie "crâne" et bhāti lumière, ce qui peut se traduire par « Lumière dans le crâne ».

Présentation :

Il s'agit d'une respiration bruyante par le nez dans laquelle on expire de façon sèche et forte par les narines, comme si l'on voulait chasser l'air depuis les sinus. Les yeux doivent être en Shambavi Mudrâ et les sourcils relevés. Toute l'attention est mise vers le haut pour donner un sens ascendant à l'énergie. Le ventre ne participe que très peu au mouvement du souffle, au contraire il faut légèrement le rentrer. De plus il faut exercer une forte contraction de l'anus vers le haut (Mulâ Bandha) comme pour relier la base à la fontanelle.

Dans ce souffle on ne s'occuppe que de l'expiration, l'inspiration devant se faire par simple contre coup, et ce uniquement grâce à un relâchement constant de l'intérieur. Le secret de ce souffle est de s'y exercer de très nombreuses fois afin de trouver le bon rythme et la bonne séquence de l'air qui est expulsé et qui réentre alors spontantément sans effort.

Il faut prononcer mentalement à chaque expir, le Bîja 'OM', comme si l'on voulait le projeter avec le souffle vers le point de fixation oculaire tout en faut, le plus à l'aplonb possible du crâne. Ce point doit être ressenti normalement au niveau de la fontanelle, et les yeux essayer de le regarder en haut comme par le dedans.

La posture du lotus est spécialement indiquée pour ce souffle, et même si l'on pratique une autre posture assise, il faut prendre Jnana Mudrâ, avec les paumes des mains tournées vers le haut. Pratiquer au moins 3 minutes, puis revenir les yeux fermés en Maddya Drishtti pour laisser aller le souffle faire ce qu'il veut, observer quelques instants dans l'immobilité, puis recommencer par trois fois cet enchaînement. Avec l'habitude il faut ralonger les séquences de souffle pour aller jusqu'à 3 fois 10 minutes.

Version alternée :

Dans cette version on enchaîne séries à gauche, repos en observation les mains sur les genous, et séries à droite en bouchant traditionnellement de la main droite, la narine gauche puis droite. Dans la série à gauche, il faut fixer un point en haut à gauche, en appliquant les même gestes que précédemment, il faut énoncer le Bijà 'Ksha', à chaque expiration. Dans la série à droite, il faut fixer un point en haut à droite, en appliquant les même gestes que précédemment, et il faut énoncer le Bijà 'Ha', à chaque expiration.

L'enchaînement classique :

  • Trois fois : série à gauche suivie d'une observation dans le repos les mains sur les genoux, les yeux fermés en Maddya Drishti,
  • Trois fois : série à droite suivie d'une observation dans le repos les mains sur les genoux les yeux fermés en Maddya Drishti,
  • Trois fois : série au centre suivie d'une observation dans le repos les mains sur les genoux les yeux fermés en Maddya Drishti.

Version hypo et hyper ventilée :

Dans cette version, on reprend les séquences précédentes de la respiration à gauche, à droite et au centre, mais de plus dans chaque séquence de souffle, on ajoute un changement dans le débit. Il faut alterner le souffle classique hyper ventilé, à savoir une expiration brusque et forte et un souffle hypo ventiilé quasi subtil, presque inaudible, sans rien changer aux concentrations ni à la rapidité du souffle. C'est seulement l'échange de l'air dans la version hypo qui est réduit au minimum. Il faut pousser les séquences hypo ventilées, de telle sorte que l'on puisse ressentir la mutation de l'énergie du souffle, qui s'intériorise et va stimuler l'ensemble du corps énergétique. Lorsque le manque d'air devient intolérable, il faut repasser dans un rytme hyper ventilé, sinon on peut rester le plus longtemps possible dans cette séquence.

Cet ajout de changement du débit de l'air nécessite d'accentuer les concentrations, et le ressenti de l'énergie mais permet surtout de ralonger encore plus le temps de chaque série à gauche comme à droite. Il est à noter qu'il faut toujours finir avec une série hyper ventilée.

L'enchaînement classique :

  • Trois fois : série à gauche avec 3 changements de débit consécutifs, suivi d'une observation du souffle dans le repos les mains sur les genoux, les yeux fermés en Maddya Drishti.
  • Trois fois, série à droite avec 3 changements de débit consécutifs suivi d'une observation du souffle dans le repos les mains sur les genoux les yeux fermés en Maddya Drishti.
  • Trois fois, série au centre avec 3 changments de débit consécutifs suivi d'une observation les mains sur les genoux comme dans le souffle précédent.

Cette pratique donne donc 3 séries x 3 changements de débit = 9 séquences de souffle de 3 minutes minimum chacun = 30 minutes environ sans compter les observations, ce qui peut mener à 40 minutes environ pour cette seule pratique.

Une conclusion :

Le yogi ne voit pas le temps passer, et il s'aperçoit qu'il n'a pas de trop de 10 à 12 heures dans la journée, pour effectuer convenablement toute sa pratique personnelle.

Bienfaits :

  • Calme le mental et purifie la zone ORL
  • Équilibre la balance énergétique dans la version alternée

Conseils :

  • Démarrer avec la version alternée
  • Finir avec la version narines libres

Auteurs :

photo : Michel Chauvet
commentaires : Michel Chauvet
composition : Michel Chauvet

Liens :

Yoga Nîmes le site de l'école de Michel Chauvet

Tantra.fr le site de référence sur le Tantra en langue française

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